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Janvier 2025

REVUE DE 2024

Investir en Chine en 2024 n’a pas été une tâche facile. Les gestionnaires comme nous ont passé toute l’année à alterner entre des moments d’optimisme et des périodes de doutes. À de nombreuses reprises, les organes dirigeants du gouvernement chinois, à tous les niveaux, sont intervenus publiquement pour déclarer que les décideurs étaient conscients de la gravité de la situation économique et de la nécessité d’implémenter d’urgence des actions énergiques. Chacun de ces annonces a donné lieu à des périodes d’euphorie sur les marchés, rapidement et inévitablement suivies de moments de remise en question, où il est devenu évident qu’aucune action concrète ne serait entreprise de sitôt, si tant est que cela arrive un jour. Cela a donné lieu à une situation de yo-yo pour les marchés boursiers chinois tout au long de l’année, ce qui a inévitablement entraîné des pertes pour ceux qui ont mis leur confiance dans la détermination du gouvernement chinois à prendre des mesures concrètes, comme nous l’avons fait. Plus précisément, le script officiel selon lequel le gouvernement prendrait toutes les mesures nécessaires pour que le marché immobilier atteigne bientôt son point bas et commence à rebondir, entraînant dans son sillage le marché boursier et créant une dynamique susceptible de relancer la consommation intérieure, ne s’est jamais réalisé.

Les blessures auto-infligées de l’économie chinoise, qui ont conduit à la méfiance de la population à l’égard des organes dirigeants, ont accéléré les transitions sociales et remodelé les aspirations des jeunes générations de manière profonde et ce que l’on peut attendre de l’économie chinoise dans les années à venir. Les jeunes adultes d’aujourd’hui dépensent le moins possible pour tout ce qu’ils font, ayant réalisé que le gouvernement ne leur fournirait plus de filet de sécurité financière. Le taux de chômage très élevé des jeunes diplômés a été un déclencheur. Ils relèvent le défi de voyager avec des budgets serrés, utilisant Xiaohongshu (ou “Petit Livre Rouge”) comme plateforme de référence, une application de 200 millions d’utilisateurs qui peut être décrite comme une combinaison d’Instagram et de Trip Advisor. Cette génération ne veut pas se marier, encore moins avoir des enfants, préférant câliner des animaux de compagnie et des figurines de dessins animés. Ils ne s’intéressent pas aux marques de luxe européennes, préférant plutôt des produits locaux et tendance mis en avant par des influenceurs sur Xiaohongshu, dont les générations plus âgées n’ont jamais entendu parler. Ils ne sont pas non plus intéressés à contracter un prêt hypothécaire et à acheter un bien immobilier, préférant louer et rester aussi flexibles financièrement que possible. Ce sont des changements systémiques survenus en 2024 qui ont façonné la manière dont il faut aujourd’hui appréhender la Chine. C’est une société très différente de ce qu’elle était avant le Covid.

L’année 2024 a également été l’année où le modèle coréen de gouvernance politique et économique s’est effondré. Pour la première fois, les investisseurs ont réussi à se révolter contre des transactions d’entreprises destinées à enrichir certains tycoons, en l’occurrence les familles dirigeantes des groupes Doosan et Korea Zinc, au détriment des actionnaires minoritaires. Ce fut aussi l’année où son président a déclaré la loi martiale pour rester au pouvoir, mettant en évidence la fragilité du système démocratique coréen. Ce fut aussi l’année où Samsung Electronics, un leader du marché, a vu le cours de son action chuter de manière spectaculaire de 32 %, sa pire performance depuis 2000, en raison d’une stratégie d’Intelligence Artificielle ratée qui a tiré vers le bas le principal indice Kospi de 9,6 %.

L’Inde a encore une fois bien performé en 2024. La réélection serrée de M. Modi, qui l’a forcé à négocier avec ses opposants et à accepter de diriger un gouvernement de coalition, l’a poussé à se détourner de l’aile radicale de son propre parti. Un ralentissement de l’économie vers la fin de l’année est perçu comme temporaire, et tout signe de diminution de l’appétit des investisseurs institutionnels étrangers a été rapidement contrebalancé par l’enthousiasme des investisseurs locaux, y compris des investisseurs particuliers qui construisent rapidement une exposition au marché boursier via des programmes parrainés par le gouvernement. Un voyage de deux semaines en Inde nous a permis de réaliser ce que la numérisation de toute l’économie a permis. Nous soutiendrions que la fourniture d’une identité numérique unique (“UUID”) à tous les citoyens indiens en 2016 a transformé l’Inde en le pays le plus avancé que nous connaissons en matière de paiements, de relations avec les administrations publiques, de facilité à changer de banques, d’achat de fonds d’investissement ou de gestion de contrats d’assurance, entre autres.

Taïwan, une nouvelle fois, a très bien performé en 2024, soutenue par sa locomotive TSMC que nous comparerions aux fabricants de pelles lors de la ruée vers l’or américaine. Cette fois, l’or est constitué des puces d’intelligence artificielle, ou plus spécifiquement des unités de traitement graphique conçues par Nvidia et Advanced Micro Devices à usage de leurs clients, ou par Google et Amazon pour leur propre usage. La situation géopolitique entourant Taïwan est à nouveau un sujet qui inquiète bien plus le reste du monde que la population taïwanaise et le monde des affaires local.

L’Asie du Sud-Est, aux côtés de l’Inde, a été très active et a réussi à attirer des entreprises autrefois concentrées sur la Chine. Le Vietnam, l’Indonésie, le Cambodge ont vu leurs carnets de commandes en provenance de l’étranger pour des produits textiles augmenter fortement, la réduction de l’exposition au risque chinois étant un thème central pour les marques mondiales en 2024. La Malaisie mérite une mention spéciale car le pays a connu une forte hausse des investissements dans des centres de données, alimentée par les besoins en intelligence artificielle. La Malaisie est le seul pays de la région capable de satisfaire les énormes besoins en électricité des hyperscalers, ces grands fournisseurs de services cloud qui voient une forte demande pour leurs centres de données centrés sur l’IA. Google, Microsoft, Amazon, entre autres, ont d’énormes projets de croissance de capacités, mais mettent également un accent particulier sur leur gestion des risques politiques, d’où la Malaisie comme destination privilégiée.

PERSPECTIVES 2025

La principale incertitude pour 2025 réside dans les actions que Donald Trump prendra au cours des quatre prochaines années pour contenir la Chine, et si son plan agressif consistant à appliquer des droits de douane sur les importations en provenance de partout dans le monde sera effectivement mis en œuvre. À notre avis, les droits de douane de 60 % qu’il prévoit sur toutes les importations en provenance de Chine ne seront pas appliqués, car l’impact inflationniste sur l’économie américaine serait trop important. En revanche, nous prévoyons que l’administration Trump exercera avec succès de la pression sur les entreprises chinoises, taïwanaises et coréennes pour qu’elles implantent des usines sur le sol américain, amenant avec elles leurs fournisseurs, et créant ainsi des écosystèmes qui rendront ces investissements viables. Les secteurs ciblés pourraient être les véhicules à énergie nouvelle et les semi-conducteurs, à l’instar de TSMC qui a récemment commencé à produire des puces de dernière génération dans une toute nouvelle usine en Arizona.

Quant à l’économie chinoise, nous n’avons pas beaucoup de raisons de croire qu’un rebond aura lieu de sitôt, malgré toutes les promesses mentionnées ci-dessus. Le gouvernement garde ses munitions et ne les utilisera probablement pas avant que la nouvelle administration Trump ne commence à frapper la Chine avec des mesures de confinement économique. Le secteur immobilier ne montre aucun signe de reprise, et la consommation reste un point faible. Une stimulation fiscale est à l’ordre du jour, avec un déficit budgétaire qui pourrait passer de 3 % du PIB à 4 %, mais cela ne suffira pas à restaurer la confiance publique et à relancer la consommation. Les exportations souffriront probablement des nouveaux droits de douane de Trump, et il est fort possible que la Banque centrale réagisse en laissant le renminbi se déprécier pour contrebalancer l’impact de ces tarifs douaniers, apportant un vent contraire supplémentaire à la croissance de la consommation intérieure chinoise. Cependant, la Chine n’est plus le grand exportateur qu’elle était autrefois : les exportations représentent moins de 20 % du PIB, contre un plus haut de 36 % en 2006. Les exportations vers les États-Unis n’ont représenté que 2,8 % du PIB en 2023.

À la suite d’une année électorale qui, conformément a la loi, a vu l’absence de nouveaux contrats gouvernementaux pendant plusieurs mois, nous prévoyons un rebond fort du cycle d’investissement en Inde en 2025, avec des implications positives pour la croissance du PIB. Les mesures prises par la nouvelle administration américaine contre la Chine profiteront indirectement à l’Inde, avec davantage de capacités de production transférées d’un pays à l’autre dans le cadre du programme “China +1” de Modi. L’Inde n’est pas un grand exportateur (les exportations ne représentent que 21,5 % du PIB) et fait partie des pays les moins vulnérables à d’éventuels droits de douane de Trump. De plus, un récent changement de gouverneur à la Banque centrale déclenchera probablement une baisse des taux d’intérêt, dès février 2025, avec un impact positif sur la consommation intérieure et les investissements du secteur privé. Nous restons optimistes sur l’Inde, que nous considérons comme étant la plus prometteuse histoire de croissance structurelle en Asie, voire dans le monde.

Quant à l’impact des droits de douane de Trump sur l’Asie du Sud-Est, Taïwan, la Corée, la Thaïlande et le Vietnam sont les pays les plus exposés, tandis que l’Indonésie, les Philippines et la Malaisie devraient être les moins touchés. Nous répétons une fois de plus que, contrairement à une opinion commune dans le monde occidental, nous ne croyons pas que la Chine ait une quelconque inclination à envahir Taïwan, à moins que le président de Taïwan ne déclare l’indépendance. Avec Trump au pouvoir aux États-Unis et compte tenu de son manque d’intérêt pour défendre Taïwan, la probabilité d’un tel scénario s’est considérablement réduite.

La variable imprévisible en 2025 sera la Corée qui est entrée dans une période d’incertitudes politiques et de remise en question de sa structure économique, largement centrée autour d’un petit nombre de conglomérats (appelés “chaebols”) contrôlés par des familles puissantes. Nous espérons que la prochaine administration se lancera dans une vague de réformes urgentes qui amélioreront la gouvernance d’entreprise de ces chaebols, déclenchant ainsi une réévaluation très attendue de l’ensemble du marché boursier coréen.

 

 

REVUE DE PORTEFEUILLE

La Chine a encore une fois été un véritable casse-tête pour nous en 2024. Après trois années de performances négatives, les marchés chinois ont finalement enregistré des performances positives, malgré un début d’année très difficile avec des pertes à deux chiffres enregistrées en janvier. Arriver là s’est révélé être une véritable montagne russe : tout au long de l’année, des annonces ont été faites par le gouvernement pour rassurer les investisseurs, généralement après une correction de marché. Cela a commencé en janvier avec le remplacement du président de la CSRC, le régulateur chinois, qui a toujours été par le passé un déclencheur de rebond pour les marchés financiers. Au cours de l’année, nous avons également vu ce que l’on appelle l’Équipe Nationale, composée de fonds contrôlés par l’État, intervenir et se coordonner pour revitaliser (certains diraient “manipuler”) le marché. Ces interventions ont généralement eu des impacts positifs sur le marché, mais qui n’ont duré, au mieux, que quelques jours, au pire, quelques heures, juste le temps pour les investisseurs de se rendre compte que ces paroles rassurantes n’étaient que cela : des paroles et rien d’autre. Nous avons fait l’erreur de croire en ces annonces de stimulation, et plus précisément en mars, lorsque nous avons décidé de réduire notre sous-pondération chinoise, en mai après que le gouvernement ait annoncé un plan de sauvetage global du secteur immobilier et que nous ayons décidé d’ajouter une exposition au secteur immobilier via le plus grand promoteur d’État, China Resources Land, puis en septembre lorsque le leadership a proposé un plan de refinancement des municipalités locales en difficulté financière et que nous avons augmenté notre exposition aux plus grandes entreprises des indices. Faire confiance au gouvernement chinois nous a coûté beaucoup de performance et nous a donné une leçon. La Chine a été de loin le principal obstacle à notre performance cette année et a suscité de nombreux débats au sein de notre entreprise.

La Corée a également été un marché compliqué à naviguer en 2024, avec des turbulences politiques à la fin de l’année, incluant un coup d’État raté, s’ajoutant aux problèmes structurels rencontrés par Samsung Electronics qui ont entraîné une chute de l’ensemble du marché coréen de 9,6 %, selon l’indice Kospi. Plus précisément, Samsung Electronics, de loin la plus grande entreprise de Corée, n’a pas réussi à développer des puces d’intelligence artificielle (IA) qui pourraient concurrencer celles fabriquées par TSMC dans la catégorie logique et par SK Hynix dans la catégorie mémoire. La plus grande humiliation a probablement été lorsque Samsung a admis en novembre que le groupe avait demandé à TSMC de produire pour eux la puce de communication avancée Exynos qu’il avait conçue mais qu’il ne pouvait pas produire. Cela pourrait être comparé à BMW demandant un jour à Mercedes-Benz de fabriquer une voiture que BMW aurait conçue mais que BMW ne saurait pas produire. Samsung Electronics a vu son cours de bourse chuter de 32 % en 2024, entraînant dans son sillage de nombreux fournisseurs comme Hansol Chemical, que nous avons vendus au cours de l’année.

L’image miroir de la Corée a été Taïwan, qui a encore une fois été le marché le plus performant de toute l’Asie. TSMC est, selon nous, le dénominateur commun de tous les concepteurs de puces d’IA. Cette société détient un monopole dans la fabrication de ces microprocesseurs coûteux, et n’a pas de concurrent sérieux dans son rétroviseur, surtout après que Samsung Electronics ait admis ses faiblesses. La chaîne d’approvisionnement qui gravite autour de TSMC a également grandement bénéficié des succès de TSMC en 2024. L’une de ces sociétés est Chroma ATE, un fabricant de matériel de test qui compte Nvidia parmi ses clients et dont l’équipement est installé dans les usines de TSMC. Son cours de bourse a gagné 92 % en 2024, tandis que celui de TSMC a gagné 81 %.

Il convient de noter qu’une telle divergence de performance entre les marchés taïwanais et coréens est sans précédent, les deux pays étant très similaires à bien des égards, notamment leur forte dépendance à la haute technologie.

Notre exposition à l’Inde a bien performé en 2024, avec un gain moyen de 15,8 % et une surperformance par rapport au marché local. C’est effectivement un marché cher, mais ces valorisations élevées peuvent être justifiées. Il y a eu une correction en octobre et novembre après la publication de chiffres macroéconomiques décevants par le gouvernement, mais les investisseurs locaux sont rapidement intervenus et ont acheté les actions que les institutions étrangères vendaient lorsqu’elles pensaient que le marché indien était monté trop haut pendant trop longtemps. Nos investissements immobiliers en Inde ont gagné en moyenne 46 % pendant l’année, suivis par nos investissements dans le secteur de la santé qui ont gagné 22 %. Dans une certaine mesure, nous voyons l’Inde comme un miroir de la Chine. Sur le plan géopolitique, Modi est l’ami que tous les dirigeants veulent avoir alors qu’ils réduisent leur exposition à la Chine. Lors de notre due diligence sur place, nous n’avons pas pu manquer l’optimisme des dirigeants des entreprises que nous avons rencontrées et dans lesquelles nous avons investi. C’est aussi un pays en rapide évolution qui nécessite des décisions rapides lorsqu’il s’agit d’ajouter ou de réduire des positions, car les opportunités d’affaires apparaissent et disparaissent en succession rapide.

Notre exposition à l’Asie du Sud-Est n’est pas élevée, environ 9 % en moyenne en 2024, y compris un investissement dans BOC Aviation qui représentait environ 3 %, une société de leasing aéronautique incorporée à Singapour qui a une activité mondiale qui a peu à voir avec l’Asie du Sud-Est proprement dite. Nous n’étions pas exposés aux Philippines et à la Thaïlande en 2024 car nous n’avons pas identifié d’opportunités intéressantes, nonobstant les incertitudes politiques qui prévalent toujours en Thaïlande.

En revanche, nous avons toujours aimé l’Indonésie, où le marché est assez profond, la population est nombreuse, jeune et dynamique, et surtout le taux de fertilité est élevé (environ 2,4). Malheureusement, l’appétit des entreprises indonésiennes pour la dette libellée en dollars US rend le pays vulnérable à la montée du dollar, comme cela a été le cas en 2024. La montée du dollar explique pourquoi le marché indonésien, mesuré par l’indice Jakarta Composite, a chuté de 2,6 % en 2024. Malgré notre attachement à ce pays, nous avons réduit notre exposition en voyant le dollar augmenter, en particulier autour de la période des élections présidentielles américaines.

Notre exposition à la Malaisie est faible, inférieure à 1 % en moyenne en 2024. Elle se compose d’une seule banque – Maybank – qui est exposée à la forte croissance des centres de données opérés par les principaux acteurs du cloud. La Malaisie tend à être un pays peu profond avec peu d’opportunités d’investissement. Cependant, c’est un pays qui est enfin devenu politiquement stable après des années de turbulences, ce qui est de bon augure pour son avenir.

PORTEFEUILLE ASIE

Le fonds JKC Asia a gagné 0,3 % tandis que l’indice MSCI Asia ex-Japon a gagné 9,7 %.

Notre meilleur sélection cette année a été Chroma, le fabricant taïwanais d’équipements de test qui compte Nvidia parmi ses clients et qui a eu pour notre portefeuille une attribution de performance de 2,1 % en 2024. En deuxième position, nous avons Fuyao Glass, un grand fabricant chinois de verre automobile qui a eu la brillante idée d’acheter une usine de General Motors située dans l’Ohio en 2014, plaçant ainsi l’entreprise dans une position enviable à l’ère des droits de douane sur les importations. L’attribution de performance de Fuyao a été de 1,7 % en 2024. En troisième position, nous avons Oberoi Realty, un promoteur immobilier de luxe indien qui se concentre exclusivement sur Mumbai. Étant focalisée sur une seule ville, il ne s’agit pas d’une très grande entreprise. Elle gère son développement et son bilan de manière très prudente et est souvent critiquée par les analystes sell-side pour être trop conservatrice. Cette stratégie a porté ses fruits avec une attribution de performance de 1,0 % en 2024. En quatrième position, nous avons SITC, la compagnie de transport maritime de conteneurs qui a vu ses tarifs de fret monter en flèche lorsque la guerre au Moyen-Orient a fermé l’accès à la mer Rouge et au canal de Suez. L’attribution de performance de SITC a été de 0,6 % en 2024. En cinquième position, nous avons BLS International, l’entreprise indienne qui fournit des services d’externalisation des visas aux consulats du monde entier. Son attribution de performance a été de 0,6 %.

Nos deux plus grands freins à la performance ont été des entreprises chinoises de consommation : Yum China, l’exploitant de KFC et Pizza Hut en Chine, et China Resources Beer, la plus grande entreprise de bière de Chine et propriétaire de la franchise Heineken. Ce sont deux titres que nous détenions depuis plusieurs années et qui ont souffert à mesure que les consommateurs chinois réduisaient leurs dépenses quotidiennes. Pourtant, nous avons décidé de les conserver car le gouvernement avait promis de prendre des mesures pour raviver la consommation intérieure, ce qui, une fois de plus, s’est révélé être une fausse promesse. Leur attribution de performance a été de -1,8 % et -1,7 % respectivement. Le troisième plus grand frein à la performance a été Hansol Chemical, une entreprise chimique coréenne qui fournit des gaz industriels aux usines de Samsung en Corée et en Chine. Nous possédons ce titre depuis juin 2015 et l’avons initialement acheté à environ 100 000 KRW. Il a atteint un pic de 350 000 KRW en 2021, et nous avons considérablement réduit notre position. En appliquant notre politique d’arrêt de gains, nous avons vendu notre exposition cette année autour de 180 000 KRW après que l’entreprise ait vu le prix de son action affecté par le fiasco de Samsung, bien que les ventes et les bénéfices restent conformes aux attentes du marché. Son attribution de performance a été de -1,6 %. Les quatrième et cinquième plus mauvaises attributions de performance proviennent de deux entreprises chinoises : le fabricant de textiles Shenzhou International (attribution de performance -1,3 %) et China Resources Land (attribution de performance -1,2 %), un grand promoteur immobilier d’État que nous avons acheté après que le gouvernement chinois ait annoncé son plan de sauvetage pour le secteur immobilier. Avec le recul, nous n’aurions pas dû faire confiance aux promesses du gouvernement chinois.

À la fin de l’année, l’exposition du fonds à la Chine (y compris Hong Kong) s’élevait à 33,8 % (benchmark 34,2 %), à l’Inde à 23,8 % (benchmark 21,9 %), à Taïwan à 17,9 % (benchmark 22,1 %), à la Corée à 8,0 % (benchmark 10,1 %) et à l’Asie du Sud-Est à 10,2 % (benchmark 10,1 %).

La position de liquidités à la fin du mois de décembre était de 4,7 %.

PORTEFEUILLE CHINE

Le fonds JKC China a gagné 5,3 % tandis que l’indice MSCI China a gagné 15,7 %.

La plus grande attribution de performance est venue de Fuyao Glass, le producteur de verre automobile qui possède des usines dans l’Ohio (attribution de performance de 2,1 %), suivi de JCHX Mining (attribution de performance de 1,5 %) et Zijin Mining (attribution de performance de 0,9 %). La première est une société opérant dans le secteur minier avec des activités mondiales, et la seconde est le plus grand producteur de cuivre et d’or de Chine, avec des opérations étendues en Afrique, qui a bénéficié de la forte performance de l’or en 2024. Le quatrième plus grand contributeur a été SITC, la compagnie de transport maritime de conteneurs qui a profité de la fermeture de la mer Rouge (attribution de performance de 0,8 %), suivie de TFC Optical, un ajout récent au portefeuille, fabricant de composants en fibre optique utilisés dans les serveurs de Nvidia (attribution de performance de 0,4 %).

À l’autre extrémité du spectre, nos plus grands sous-performeurs étaient deux entreprises de consommation domestiques : China Resources Beer (attribution de performance de -2,0 %) et Yum China (attribution de performance de -2,0 %), suivies d’un exportateur, le fabricant de textiles Shenzhou International, qui a été gravement affecté par la perspective de droits de douane américains sur les importations de Chine, bien que toutes ses exportations vers les États-Unis proviennent de ses usines situées au Vietnam et au Cambodge (attribution de performance de -1,8 %), et de deux fournisseurs de Tesla, l’un fabricant des châssis (Tuopu, attribution de performance de -1,3 %) et l’autre des systèmes de contrôle de la climatisation (Sanhua, attribution de performance de -1,4 %).

Il est notable que les meilleures contributions à la performance du fonds en 2024 proviennent d’entreprises ayant des activités importantes à l’étranger, que ce soit des usines américaines, des mines en Afrique, une exposition aux matières premières mondiales ou des navires de conteneurs naviguant à travers l’Asie. Plus l’exposition est éloignée de la Chine domestique, meilleure a été la performance.

La position de liquidités à la fin décembre était de 8,3 %.

 

NOS INITIATIVES EN MATIERE D’ISR EN 2024

Le secteur de la durabilité et de l’ESG a été marqué par de nombreux événements en 2024. Le rythme des évolutions politiques majeures s’est accéléré, créant un environnement difficile pour les entreprises et les gestionnaires d’actifs qui cherchent à s’adapter à un cadre réglementaire en constante évolution. Cette complexité a été renforcée par l’incertitude générée par les pressions politiques et par les contre-réactions face à l’ESG. L’interaction entre les changements réglementaires et les dynamiques politiques a laissé de nombreuses entreprises et investisseurs, comme nous, se débattre pour trouver un équilibre entre la conformité, les attentes des parties prenantes et les objectifs de durabilité à long terme.

Face à ces défis partagés, nous avons continué à étendre nos initiatives ESG tout au long de l’année. Alors que nos fonds se dirigeaient vers des stratégies plus diversifiées, nous sommes restés fermes dans notre engagement à évaluer les aspects ESG de chaque entreprise investie dans nos portefeuilles. Cette détermination nous a permis d’intégrer de manière fluide les considérations ESG dans nos processus de décision d’investissement. Ce faisant, nous avons pu identifier de nouvelles opportunités d’investissement tout en renforçant nos pratiques de gestion des risques, garantissant ainsi que notre approche soit en harmonie avec nos objectifs de durabilité et de création de valeur à long terme.

Comme nous l’avions anticipé, l’année écoulée a été marquée par une turbulence considérable à l’encontre du mouvement ESG à l’échelle mondiale, notamment des deux côtés de l’Atlantique. L’élan derrière les initiatives ESG a été confronté à de sérieux contretemps, avec une hostilité croissante à l’égard des politiques vertes et des divulgations liées au climat, tant aux États-Unis qu’en Europe. Aux États-Unis, les très attendues règles de divulgation sur le climat de la SEC ont rapidement été contestées devant les tribunaux juste quelques semaines après leur publication et sont toujours sous examen judiciaire à ce jour. Les événements géopolitiques ont encore compliqué la situation. Les conflits militaires en Ukraine, et plus récemment, l’instabilité croissante au Moyen-Orient ont entraîné une demande accrue de pétrole, ce qui va à l’encontre des appels des activistes pour une sortie progressive des énergies fossiles. Cette demande croissante met en évidence la tension entre les besoins énergétiques immédiats et les objectifs de durabilité à long terme. Parallèlement, de nombreux politiciens et dirigeants ont exprimé de plus en plus leurs préoccupations concernant ce qu’ils perçoivent comme une désindustrialisation des économies américaine et européenne. Ces critiques sont souvent accompagnées d’arguments en faveur de mesures protectionnistes, présentées comme essentielles pour la sécurité nationale. L’attitude hésitante de l’Union Européenne vis-à-vis des véhicules électriques chinois est un exemple frappant de cette dynamique. Ces facteurs ont créé un environnement difficile pour faire avancer les priorités ESG, soulignant l’interaction complexe entre les considérations économiques, politiques et environnementales. Pour des gestionnaires d’actifs comme nous, cela souligne encore la nécessité d’une approche nuancée des stratégies d’investissement, qui équilibre les dynamiques de marché à court terme avec les objectifs de durabilité à long terme afin de générer à la fois des rendements financiers et un impact sociétal positif.

Sur une note plus positive, des progrès significatifs ont été réalisés sur le plan réglementaire en 2024. La directive européenne sur la publication d’informations en matière de durabilité des entreprises (CSRD) et la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) sont entrées en vigueur, introduisant des exigences de divulgation obligatoires pour des dizaines de milliers d’entreprises de l’UE et leurs principaux fournisseurs en dehors du bloc, avec un effet de débordement attendu qui devrait influencer les performances ESG des entreprises à l’échelle mondiale. En Asie, des efforts considérables ont été déployés pour aligner les normes de divulgation avec le cadre de l’ISSB, avec un développement des politiques en cours à Hong Kong, en Inde, en Chine, en Corée et à Singapour. Vers la fin de l’année, la Chine a finalisé les règles de base de sa première norme de publication d’informations sur la durabilité des entreprises. Les mesures spécifiques à venir devraient s’aligner sur le cadre de l’ISSB en termes de qualité de l’information et de sujets de divulgation, tout en intégrant des thèmes spécifiquement chinois, tels que le développement rural. Côté positif, la COP29 a également abouti à des réalisations significatives, dont un engagement annuel de 300 milliards de dollars de la part des pays développés et la définition de règles permettant la création d’un marché international du carbone. Pour les gestionnaires d’actifs, ces développements présentent de nouvelles opportunités pour renforcer l’alignement des portefeuilles avec les tendances mondiales de durabilité tout en naviguant dans un cadre réglementaire en évolution afin d’identifier des perspectives de création de valeur à long terme.

L’année 2025 devrait être marquée par une volatilité notable pour l’ESG. Dans l’UE, cela sera un tournant décisif pour la crédibilité du bloc en matière de développement vert, notamment avec la révision du SFDR et la première vague de rapports CSRD. Aux États-Unis, la nouvelle administration Trump risque de réduire les initiatives ESG, posant de nouveaux défis pour la transition vers un modèle à faible émission de carbone et pour les investissements durables. En Asie, l’accent devrait rester sur l’avancement des divulgations climatiques et de durabilité conformément aux normes de l’ISSB. Naviguer dans ce paysage complexe, en particulier dans un environnement macroéconomique affaibli, sera un défi de taille pour les gestionnaires d’actifs comme nous. Néanmoins, notre objectif principal reste inchangé : offrir des rendements supérieurs et durables à nos clients et investisseurs, tout en favorisant des pratiques d’investissement responsables qui contribuent à notre vision commune d’un avenir plus durable.

 

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