Octobre 2023
LE POINT DE VUE DU CIO
Les événements les plus importants du mois sont sans aucun doute la hausse des taux des bons du Trésor américain, la montée des prix du pétrole et la hausse du dollar américain. Cela a provoqué la confusion sur les marchés boursiers du monde entier, y compris en Asie. Cependant, il est à noter que la hausse de l’indice du dollar n’a pas nécessairement entraîné un affaiblissement de toutes les devises asiatiques : L’indice CFETS du RMB qui compare la valeur de la monnaie chinoise à un panier de 13 autres devises a augmenté de 1,7 % tandis que le taux de change RMB/USD est resté presque inchangé à un moment où toutes les autres devises asiatiques se sont affaiblies par rapport au dollar.
La raison pour laquelle la monnaie chinoise a été particulièrement résistante est le résultat combiné de l’intervention sur le marché par la PBoC, la banque centrale chinoise, qui semble être intervenue pour empêcher sa monnaie de se déprécier en dessous du taux de change de 7,3 pour 1 par rapport au dollar. C’est également la conséquence de données macroéconomiques enfin positives pour la Chine après six mois de dégradation.
Nous avons écrit le mois dernier que les indicateurs précoces pointaient vers une reprise de l’économie chinoise. Nous sommes heureux de constater que les dernières données disponibles confirment cette tendance. La position relativement optimiste que nous avions adoptée il y a un mois et qui était alors une vision contraire puisque les commentaires des journalistes étaient tous sombres et pessimistes, est maintenant devenue une opinion généralisée.
Nous avons rapporté le mois dernier la décision prise à la fin d’août par le gouvernement central d’annuler les restrictions à l’achat de logements, une décision qui a été entérinée en septembre par plusieurs grandes villes. Il semble que l’impact jusqu’à présent soit limité, en particulier pour les ventes de logements neufs dans les villes de niveau 2 et de niveau 3. Cependant, les transactions dans les villes chinoises de niveau 1 ont légèrement augmenté. Nous pensons qu’il faudra quelques mois, voire quelques années, pour rétablir la confiance parmi les acheteurs de logements et voir une reprise significative de l’activité immobilière.
Alors que l’économie chinoise s’est améliorée en septembre, l’économie indienne s’est détériorée. Les chiffres macroéconomiques indiquent désormais que l’Inde ralentit, tout en restant en expansion. L’enthousiasme exprimé par la communauté des investisseurs à l’égard de l’Inde a commencé à diminuer en septembre. Une récente altercation diplomatique entre l’Inde et le Canada, qui s’est rapidement transformée en une dispute désagréable, a également rappelé aux observateurs que l’Inde n’était pas l’alliée que les pays occidentaux espéraient avoir dans leur quête d’une alliance capable de résister à la Chine. En d’autres termes, le pendule Chine-Inde, qui avait basculé extrêmement en faveur de l’Inde ces derniers mois, a commencé à revenir vers la Chine.
En analysant les chiffres, l’indice officiel PMI manufacturier de la Chine est passé à 52,0 en septembre, contre 49,7 en août. Le PMI de la production a accéléré de 51,9 à 52,7, et le PMI des nouvelles commandes est passé de 50,2 à 50,5. La reprise chinoise est largement tirée par la demande intérieure : les exportations sont toujours en baisse en glissement annuel, une baisse certes moins prononcée qu’au cours des derniers mois. Le PMI des nouvelles commandes à l’exportation indique toujours une contraction mais a progressé de 46,7 en août à 47,8 en septembre.
Une tendance similaire de rebond des exportations peut être observée à Taïwan et en Corée, leur plus grand marché d’exportation de semi-conducteurs étant la Chine. Les exportations de puces de la Corée ont progressé de -20,6 % en glissement annuel en août à -13,6 % en glissement annuel en septembre. La production de semi-conducteurs en Corée a augmenté de 13,4 % en glissement mensuel en août, en données corrigées des variations saisonnières, par rapport à une contraction de -2,5 % le mois précédent. À Taïwan, le PMI des nouvelles commandes à l’exportation, largement influencé par les semi-conducteurs, a également rebondi fortement, passant de 40,4 en août à 46,0 en septembre.
En Inde, les chiffres macroéconomiques sont en baisse. Le PMI manufacturier est passé de 58,6 en août à 57,5 en septembre (l’estimation Bloomberg était de 58,0), les exportations ont chuté de 17 % en glissement annuel et le PMI des nouvelles commandes est passé de 63,2 à 60,9. La croissance de la consommation privée reste anémique à +2,5 % en glissement annuel, la croissance du PIB étant largement soutenue par les investissements dans les infrastructures et dans une certaine mesure par les investissements des entreprises. L’inflation globale reste élevée à 6,8 % en août, bien au-dessus de la fourchette cible de 4 % à 6 % fixée par la banque centrale. Le consensus du marché est désormais que les taux d’intérêt ne seront pas réduits cette année, contrairement à ce qui avait été espéré auparavant. Les chiffres de l’inflation en Inde devraient également être impactés négativement par la récente hausse du prix du pétrole, car l’Inde importe 80 % de ses besoins en pétrole, dont la moitié provient de la Russie. L’impact du prix du pétrole sur l’inflation indienne est d’autant plus significatif que le prix offert par Moscou pour le pétrole brut est réputé être seulement de 7 à 10 % en dessous du prix du marché international, une réduction beaucoup moins importante que les 30 % négociés par le gouvernement Modi après la mise en place de l’embargo occidental contre la Russie. Les investisseurs étrangers ont retiré 1,8 milliard de dollars d’Inde en septembre, après avoir été investisseurs nets à hauteur de 1,5 milliard de dollars en août, 5,7 milliards de dollars en juillet et 5,7 milliards de dollars en juin 2023.
COMMENTAIRE DU GERANT

Source : Bloomberg, JKC – Octobre 2023
Le mois de septembre a de nouveau déçu les investisseurs, avec des indices chinois et asiatiques en baisse pour le deuxième mois consécutif. Le marché n’est pas convaincu par les premiers signes de reprise économique en Chine (comme discuté précédemment) et adopte une attitude négative à l’égard de l’environnement de taux d’intérêt “plus élevés pour plus longtemps” qui prévaut aux États-Unis.
Sur le marché chinois, à l’exception de l’énergie, des services financiers, des services publics et des soins de santé, qui ont rebondi par rapport aux récents creux, tous les autres secteurs ont perdu du terrain en raison de préoccupations macroéconomiques, notamment la consommation discrétionnaire, la technologie de l’information et l’immobilier. Ailleurs en Asie, les Philippines et l’Inde ont bien performé, clôturant le mois en territoire positif. La Thaïlande a été le plus mauvais performant, enregistrant une baisse de 9,5 %, suivie par la Corée du Sud (-5,2 %).
À ce jour, le marché thaïlandais a subi des sorties nettes de 150 milliards de bahts (4 milliards de dollars) en raison d’exportations faibles, d’une reprise lente du tourisme en raison de l’absence de touristes chinois, d’incertitudes politiques en plus d’une monnaie faible. Au quatrième trimestre, l’économie pourrait bénéficier d’une reprise visible alors que les programmes de relance du nouveau gouvernement prennent effet et que les exportations et les chiffres du tourisme peuvent s’améliorer. Dans l’ensemble, nous restons optimistes quant aux perspectives de croissance en Asie du Sud-Est (ASEAN). Les économistes estiment que l’ASEAN est en bonne voie pour devenir le quatrième plus grand bloc économique du monde, juste derrière les États-Unis, la Chine et l’Inde. Tout comme l’Inde, elle a une population jeune : environ 60 % de la population totale de l’ASEAN a actuellement moins de 35 ans. Parmi les pays de l’ASEAN, cependant, nous devons faire des distinctions. Structurellement, nous sommes plus optimistes à l’égard de l’Indonésie, qui est la plus grande économie (le PIB s’élève à 1300 milliards de dollars) avec la plus grande population (275 millions), la plus grande superficie terrestre (1,9 million de kilomètres carrés), un taux d’épargne des ménages élevé (43 % du PIB), un faible ratio de la dette des ménages par rapport au PIB (11 %), un faible ratio de la dette gouvernementale par rapport au PIB (37 %) et des ressources abondantes. Cela explique pourquoi nous sommes en position surpondérée en Indonésie et en position sous-pondérée dans les autres pays de l’ASEAN.
PORTEFEUILLE CHINE
La valeur nette d’inventaire par action de La Française JKC China Equity a baissé de 4.3% en septembre, alors que l’indice MSCI China chutait de 3.1%.
Depuis le début de l’année, le fonds affiche une baisse de 15.6% tandis que l’indice MSCI China est en baisse de 8.9%.
La position de trésorerie du fonds s’élevait à 7.4% à la fin du mois.
Yum China a été le meilleur contributeur à la performance en septembre, augmentant de 5,8 %. La résilience de Zhejiang Sanhua et de Sany International a également contribué à cette performance. En revanche, Xinyi Glass, Li Ning et China Resources Beer ont enregistré des baisses supérieures à l’indice, ce qui a nui à la performance. En ce qui concerne les transactions, nous avons initié une position sur Fuyao Glass, l’un des principaux fabricants mondiaux de vitres pour automobiles, tout en réduisant notre exposition à Xinyi Glass et en prenant des bénéfices sur Yum China.
PORTEFEUILLE ASIE
La valeur nette d’inventaire par action de La Française JKC Asia Equity a baissé de 1.9% en septembre, tandis que l’indice MSCI Asia ex-Japan a chuté de 2.9%.
Depuis le début de l’année, le fonds affiche une baisse de 11.0% alors que l’indice MSCI Asia ex-Japan est en baisse de 2.4%.
La position de trésorerie du fonds s’élevait à 6.2% à la fin du mois.
GMM Pfaudler en Inde a continué à briller, enregistrant une hausse de 18 % au cours du mois et contribuant le plus à la performance. Voltronic et Yum China ont également bien performé. En revanche, Leeno Industrial, Li Ning et Nari ont enregistré des baisses, ce qui a nui à la performance relative. Au cours du mois, nous avons renforcé notre position sur Aavas Financier, et nous avons pris des bénéfices sur Li Ning et GMM Pfaulder. Nous avons initié une position sur JCXH Mining en Chine, une entreprise de sous-traitance minière, tout en ajoutant Samsung Electronics pour réduire notre sous-pondération en Corée.
NOS INITIATIVES DU MOIS EN MATIERE D’ISR
Sur le front de l’ESG (Environnement, Social et Gouvernance), il y a eu des développements aux États-Unis, où l’État de Californie, traditionnellement un pionnier des initiatives climatiques, a adopté une loi obligeant les grandes entreprises à divulguer l’ensemble de leurs émissions de gaz à effet de serre le long de leur chaîne de valeur. Tout comme la Directive européenne sur la publication de données de durabilité des entreprises (CSRD), la nouvelle loi s’applique à toutes les entreprises cotées en bourse et aux entreprises privées réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars. Nous nous attendons à ce que cette nouvelle loi ait un impact sur de nombreux fournisseurs en amont basés en Asie. Cette annonce intervient alors que la SEC (Securities and Exchange Commission) a du mal à finaliser ses propres règles de divulgation liées au climat, la plus grande controverse étant de rendre ou non obligatoire la divulgation des émissions de Scope 3.
De l’autre côté de l’Atlantique, les législateurs de l’UE ont décidé d’interdire les déclarations génériques et celles basées sur une soi-disante compensation des émissions de carbone promue par certains produits écologiques. Selon le nouvel accord, les règles de l’UE seront mises à jour pour interdire les déclarations environnementales génériques telles que “respectueux de l’environnement” ou “neutre en carbone” à moins qu’une preuve “d’excellente performance environnementale reconnue” ne soit fournie. De manière similaire, cela devrait encourager la divulgation de données environnementales parmi les fournisseurs basés en Asie.
Plus près de chez nous, l’Indonésie a lancé ce mois-ci son marché du crédit de carbone, initialement prévu pour l’année dernière mais reporté en raison de préoccupations concernant l’inflation. Le système fonctionne actuellement sur une base volontaire, avec un prix du carbone initialement fixé à 69 600 roupies/tonne (4,50 dollars), une fraction de ce que le marché européen du carbone propose. Néanmoins, nous pensons que c’est un bon début pour décarboner l’économie de l’archipel, en particulier son secteur de production d’électricité.
Enfin, en Chine, la China Security Regulation Commission (CSRC) a mis en place plusieurs nouvelles mesures visant à empêcher les principaux actionnaires des sociétés cotées qui se négocient en dessous de leur valeur comptable ou qui ne versent pas suffisamment de dividendes (moins de 30 % de distribution) de vendre des actions. Cette mesure vise à renforcer la confiance des investisseurs. Cette mesure radicale a eu un impact immédiat sur le marché, car près de 100 entreprises cotées sous forme d’actions A ont vu leurs principaux actionnaires annuler leurs plans de cession de leur participation.
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